Eristic Fuel

Interview : Krakenizer

Le 31 mars dernier, Krakenizer émergea du fond des abysses pour faire trembler le public de l’Eristic Zelle avec leur musique tentaculaire. Le groupe était accompagné de leurs acolytes Crête & Paquerette et les Lapins électriques, pour assurer le show lors de cet évènement électro-punk née de la collaboration entre la maison des jeunes de Louvain-la-Neuve Chez Zelle et Eristic Fuel.

Vingt mille lieues sous les mers avec Krakenizer

interview réalisée par Bastien Michaux et Bogart Vanderweeën / Photos : Krakenizer

Le groupe Krakenizer
Gauche à droite : Thomas Libert (clavier), Anaïs Teresi (chant), Lionel Vatelli (batterie) et Cyrille Lebeau (guitare/basse).

Comment avez-vous choisi votre nom ?

Au départ, on a lancé le projet avec Anaïs et un ami, John, qui avait de multiples projets et qui a dû, malheureusement, quitter le groupe. On brainstormait à trois, je ne saurai dire le moment précis auquel on l’a trouvé. On a évoqué une série de noms et cette idée en faisait partie. C’est venu spontanément, on a accroché et donc on l’a gardé.

Qu’entendez-vous par « musique tentaculaire » ?

On essaye de brasser assez large dans les genres, on est parti sur une base de rock avec des synthés et ça s’est assombri avec le temps. Puisque l’on vient aussi de différentes formations/groupes à la base, nous avons tous ramenés notre bagage musical, d’où les influences métal, punk ou encore électro… 

Vos textes sont interprétés en différentes langues…

Oui, on fait des chansons en français et en italien, Anaïs est polyglotte et nous a apporté cette petite touche d’originalité en plus au sein du groupe. 

Krakenizer existe depuis combien de temps ?

 En juin (2018) cela fera 3 ans depuis la création et en septembre (2018), ce sera le troisième anniversaire de notre premier concert.

Peu de temps s’est écoulé entre le lancement du groupe et la première date…

Quand on s’est réuni pour former le groupe, il y avait déjà deux dates de programmées par l’ancienne formation. On avait la pression de créer un ensemble cohérent avec le nouvel line-up en l’espace de deux-trois mois. C’était très motivant d’avoir un challenge dès le début. 

On est un groupe du direct ! Pour apprécier et cerner vraiment l’essence de notre musique, je pense qu’il faut venir nous voir en live.

Quel souvenir gardez-vous de vos débuts sur scènes ?

Lors du premier, nous avons rencontré les lapins électriques, avec qui on joue encore ce soir et sorti un vinyle. C’était le début d’une longue histoire d’amour (rires) On était tous un peu stressé de voir comment la cohésion allait fonctionner en live car c’est très différent des répétitions en local. On s’est totalement lâché, ça s’est bien passé.

Vous avez déjà sorti un split…

Oui, un split avec quatre titres à nous et quatre titres aux Lapins électriques.

Plutôt live ou studio ?

(À l’unisson) Live ! On est content des morceaux, mais entre l’enregistrement et la sortie du vinyle, un an s’est écoulé. Une année durant laquelle on a fait de la scène, où on a su travailler nos concerts, peaufiner la présentation de nos morceaux. On est plus professionnel aujourd’hui, et les morceaux enregistrés ne reflètent plus réellement ce qu’ils dégagent sur scène.  On est un groupe du direct ! Pour apprécier et cerner vraiment l’essence de notre musique, je pense qu’il faut venir nous voir en live.

Votre processus de composition se déroule de quelle manière ?

L’un d’entre nous va commencer par lancer un rythme, puis les autres construisent par-dessus en ajoutant leur touche. Dès fois ça va être Thomas qui arrive avec une mélodie, à d’autres moments ça sera Cyril qu’a composé une ligne électronique sur son synthé, une idée sur son séquenceur ou encore un enchaînement à la basse. Il est aussi arrivé plusieurs fois qu’un rythme à la batterie inspire les autres. Il n’y a pas de recettes préétablies, c’est souvent au feeling. En répétition, dès qu’on sent qu’un morceau commence à émerger des essais, on essaye de garder une trace en filmant, enregistrant etc. Ensuite on reprendra cette base et on cherchera à peaufiner le tout pour arriver à un morceau potentiel. Les voix arrivent toujours à la fin.

Les textes sont-ils écrits en fonction de la musique ou sont-ils choisis en fonction de leur convenance par rapport aux morceaux ?

J’ai (Anaïs) un carnet où il y a déjà beaucoup d’idées, je vais parfois puiser là-dedans et ça m’arrive aussi d’écrire en fonction de la chanson. C’est vraiment au cas par cas.

Qu’est-ce qui est selon vous le plus caractéristique de Krakenizer ou ce qui vous différencie des autres groupes ?

La puissance de notre chanteuse, elle occupe bien la scène et a de la présence. Anaïs vient de la danse à la base et c’est percevable lors de ses performances. En plus notre son est assez original, car il est basé sur deux synthés et une basse branchée sur un ampli guitare, ce qui n’est pas courant. On est un groupe de garage, on est avant tout des amis, on ne se met pas la pression et on se comprend. 

Krakenizer Logo

Quelle est la suite pour Krakenizer ?

On vient d’enregistrer deux maquettes. On a prévu d’aller en studio d’ici la fin du mois (avril), voire début mai, pour enregistrer ça professionnellement. Une chanson sera certainement utilisée pour un clip, l’autre peut-être aussi. On n’est pas encore sûr de le sortir en support physique sous forme de CD/Single, en fait on part surtout sur un format vidéo. Les plateformes comme Youtube sont devenues essentielles, et il y a beaucoup plus d’intérêt à miser sur une bonne vidéo qui fait parler. On pense qu’un clip est une bonne carte de visite et est plus valorisante pour le groupe. On va aussi continuer à chercher des dates de plus en plus grandes, comme le Bear Rock à Andenne par exemple.